Salch - Résidence autonomie
En discutant le week-end dernier avec Monsieur le beau-père, il m’a parlé d’une bande dessinée de Salch, Résidence Autonomie, dont il avait entendu parler sur Sciences et Avenir. Moi, vous me connaissez ? Directement pris le titre en douce de cet album paru chez Dargaud en début d’année, et lu dans la foulée pour pouvoir briller en société. Pardon, en salon douillet.
Alors donc, déjà, c’est quoi une résidence autonomie? Selon le site du gouvernement dédié, Les résidences autonomie sont des ensembles de logements pour les personnes âgées associés à des services collectifs, souvent construits à proximité des commerces, des transports et des services. Elles sont majoritairement gérées par des structures publiques ou à but non lucratif. Le coût du logement y est modéré.
Bien que le terme "autonomie" soit un peu exagéré, cet établissement pour personnes âgées constitue l'étape ultime avant l'entrée en Ehpad. Marc, envoyé par Pôle Emploi, découvre les aspects fondamentaux de son travail. Il doit se chausser de baskets, parler fort en entrant dans les chambres des résidents (peut-être pensent-ils participer à un concours de surdité), et ne jamais oublier de mettre le frein sur un déambulateur pour éviter les chutes. Ensuite, vient la partie la plus difficile : gérer les relations avec les pensionnaires. Parmi eux, il y a ceux qui mettent la télé à fond, celui qui peut être insolent, et celui qui le drague gentiment, sans oublier les embouteillages de déambulateurs devant la cantine (bien sûr, ils ne sont pas équipés de marche arrière).
Et… C’est délicieusement noir, avec une touche de tendresse. En restant pendant près d’un an dans cette résidence, on sent que son pote s'est attaché à ses résidents. Né en 1973, Éric Salch est rentré chez Charlie Hebdo depuis 2018, et il y a quelque part à mon sens une similitude de traits avec Charb. Chose somme toute logique pour ce “néo-Reiseirien” comme le définit L’obs. À partir du récit d’un ami (Marc donc), “il trouve un sujet parfait pour son trait féroce et son sens du burlesque. Et révèle dans cet album doux-amer la façon absurde dont notre société s’arrange avec la fin de vie.”