Hartley Lin - Ce que font les gens normaux
On est lundi matin, alors j’ai envie de commencer la semaine par une petite douceur. Et pour cela, on plonge dans le one-shot de Hartley Lin (brillamment traduit par Nora Bouazzouni) “Ce que font les gens normaux”, paru en 2019 chez Dargaud dans la collection Autre Regard.
Frances Scarland est une assistante juridique débutante qui entre dans le monde de l'entreprise. À travers un mélange de défis personnels et d'aspirations professionnelles, nous suivons les inquiétudes et les questions qui tourmentent cette jeune femme. De plus, elle doit jongler avec son amie envahissante, Vicky, qui rêve de devenir actrice. Frances se voit confier la tâche d'assister Castonguay, une figure mystérieuse, ce qui la place au cœur de la politique de son cabinet. Elle est confrontée à des tâches professionnelles à la fois épuisantes, étranges et parfois dignes de Kafka. À travers le regard subtil de Frances, nous explorons les angoisses liées à la transition vers l'âge adulte tant redoutée
Le dessin tout en douceur et sobriété de Hartley Lin sert donc un scénario - et des dialogues - ciselés au petits oignons, et dont la traduction rend particulièrement hommage. La preuve? L’auteur en a d’ailleurs remercié Nora ! Au travers de cet ouvrage, on s’interrogera donc sur le rite de passage de l’adolescence à l’âge adulte, le fait de trouver sa place dans le monde, tant de l’entreprise que le sien propre.
Tiens, pendant qu’on parle de l’entreprise, celle-ci est une sorte de multinationale capitaliste, Frances étant clerc de notaire dans un cabinet d’avocat. Comme le note l’une des protagonistes, “je ne comprends pas qu’ils aient l’air surpris : si on continue d’embaucher 100% de nos stagiaires, c’est pour attirer les talents et rester compétitif. Personne ne leur a garanti un job à vie !” Une certaine vision de l’entreprise donc, qui n’est pas à proprement parler le sujet du livre. Soyez donc prévenu(e) si vous êtes anticapitaliste !