Bessière, Gollac & Puchol - Le genre du capital
Alors comme on approche de Noël j’avais envie de faire une chronique pour une bande dessinée recommandée et absolument recommandable. Où l’inverse c’est comme vous le voulez. On parle donc de l’ouvrage de Céline Bessière et Sybille Gollac au scénario et de Jeanne Puchol au dessin, "Le genre du capital". C’est paru en début d’année chez Delcourt dans la (nouvelle) collection La Découverte et c’est tout simplement génial.
C’est l'adaptation du livre du même nom des sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac, et pourtant - malgré le sujet - c’est très intéressant. L'ouvrage explore les inégalités de patrimoine entre les femmes et les hommes, et montre comment celles-ci sont renforcées par les mécanismes de transmission du capital dans la famille. Les autrices s'appuient sur de nombreuses données et témoignages pour démontrer que les femmes sont désavantagées à tous les niveaux, que ce soit lors des divorces, des héritages ou des transmissions de patrimoines professionnels.
La bande dessinée est donc réalisée par Jeanne Puchol, et elle met en scène des chats, qui parlent sur les inégalités de patrimoine.Il s’agit d’une sorte de fil conducteur, les matous étant rejoints par plusieurs congénères, chacun apportant les problèmes qu’ils rencontrent avec leurs humain(e)s respectifs. On a ainsi le chat qui perd son humaine, celui où ses humains divorcent… Au fil de leur périple, la dessinatrice dépeint également la rencontre des sociologues avec des femmes de tous horizons, qui leur racontent leurs expériences.
On apprend ainsi que les inégalités de patrimoine entre les femmes et les hommes sont importantes, et se creusent depuis plusieurs décennies. Ces inégalités sont dues à une combinaison de facteurs, notamment les discriminations dans le monde du travail, les responsabilités familiales assumées par les femmes, et les inégalités dans le partage du patrimoine lors des ruptures conjugales. Les mécanismes de transmission du capital dans la famille renforcent ces inégalités. Par exemple, les hommes sont plus susceptibles d'hériter de biens professionnels, qui sont souvent plus valorisés que les biens personnels.