Barboni & March - Monika
Comme l'on m'a fait remarqué que mes chroniques du premier samedi du mois avaient une connotation un peu passée, dorénavant ce sera “n'importe quand n'importe comment” comme le disait si justement un rappeur originaire de Caen. Et aujourd'hui cela concernera donc le diptyque de Thilde Barboni et Guillem March, sorti chez Dupuis en 2015, “Monika”. “Les Bals Masqués” et “Vanilla Dolls” forment donc une histoire complète, tournant autour de Monika l'héroïne.
L'histoire suit Monika, une vidéaste et plasticienne qui est à la recherche de sa soeur disparue Ericka. Monika se déguise, se travestit, utilise les perruques comme autant de masques pour se protéger et se défendre. Elle n'est vraiment elle-même que lorsqu'elle a revêtu sa seconde peau, devenant une autre et par la elle devient Monika. Avec son meilleur ami Théo, qui l'aide dans sa recherche et qui fabrique un androïde appelé Philip, elle va découvrir le monde des orgie et des bals masqués. Suivant la trace d'Ericka, elle rencontre et tombe amoureuse de Christian Epson, un homme politique ambitieux. Mais, alors que sa soeur réapparaît, un autre danger menace Théo : Philip et ses composants volés dans son ancien travail au Japon, font l'objet d'un contrat de la part de son ancien employeur. Devenant un membre du groupe de punk-rock les Vanilla Dolls, Monika se rapproche de plus en plus de Philip, trouvant au contact de l'androïde une chaleur et une protection que ne lui apportent pas (plus) les hommes.
Ce personnage complexe est la somme, la symbiose de deux personnes. D'une part un scénario habilement ficelé et érotique, jouant sur le désir et la découverte, histoire imaginée et écrite par Thilde Barboni. D'autre part, le dessin crée un univers visuel grâce au travail minutieux de Guillem March, qui ajoute ici une note trouble et tendue à la sensualité de sa palette.