Corbeyran, Malka & Defali - Pulsions
J'ai donc profité d'avoir quelques heures de libres pour me plonger dans le diptyque scénarisé et dialogué par Eric Corbeyrand et Richard Malka, avec Djillali Defali au dessin, Pulsions. Avec Hugo, paru en 2008 puis Camille en 2010, tous deux chez 12bis, nous sommes plongés dans une atmosphère sombre, lugubre et à la limite du sordide. Oui bien loin des “Pulsions” de la dernière fois.
“Pulsions” constitue une série littéraire co-écrite par Eric Corbeyran et Richard Malka. Chacun de ces auteurs a donné vie à un personnage distinct, Richard créant Camille et Eric donnant forme à Julien. À travers cette œuvre, ils plongent les lecteurs dans l'intimité de leurs protagonistes, dévoilant de manière saisissante et parfois perturbante leur psychologie profonde. Djilalli Defali, agissant tel un réalisateur, met habilement en scène les existences angoissantes de Camille et Julien.
Le commissaire Camille Fleury de la Brigade Criminelle se retrouve face à une nouvelle victime du tueur surnommé Hugo, qui laisse sa marque distinctive en découpant les lèvres de ses proies. Cette signature morbide fait référence à L'Homme qui rit de Victor Hugo. En dépit de son succès avec un taux de résolution de crimes de 100 %, Camille est une flic atypique, peu appréciée par ses collègues en raison de sa solitude, de son attitude condescendante et de sa lutte contre des pulsions sombres.
De l'autre côté, Julien Laborde, un jeune homme ordinaire, travaille en tant que lecteur pour les personnes âgées ou aveugles, s'inspirant de la Lectrice de Melville. Bien que n'ayant pas un physique remarquable, Julien se distingue par son dévouement, sa culture et une aura de mystère. Contrairement à Camille, il ne cherche pas à réprimer ses pulsions, mais semble les embrasser.
ET - signe de l'intelligence de l'écriture et de la réalisation - la série se conclut en deux tomes, mais de manière abrupte. Le final, surprenant mais découvrable, laisse encore (et toujours) de la place à l'imagination.