Chronique

Jordi Lafebre - Je suis leur silence

Publié le 4 janvier 2024

Qui dit nouvel an dit également Noël, on va donc pouvoir parler tranquillement et calmement de nos lectures hivernales. On commence aujourd'hui avec Jordi Lafebre parue chez Dargaud, “Je suis leur silence”. Sous titré “Un polar à Barcelone”, cette bande dessinée raconte l'histoire de Eva Rojas, une psychiatre jeune et talentueuse. Elle hésite à répondre aux interrogations du Dr Llull, psychiatre lui aussi, mais doit collaborer afin de pouvoir retrouver sa licence et reprendre sa pratique professionnelle.

Il y a quelques jours, Eva a été sollicitée par Pénélope, l'une de ses patientes, pour la soutenir en tant que personne de confiance lors de la lecture du testament de sa grand-mère. Bien que la grand-mère soit toujours en vie, la réunion familiale s'annonce néanmoins délicate. Les Monturós, ayant amassé leur fortune grâce aux vignes durant la période franquiste, semblent dissimuler des vérités inavouées...

Dès son arrivée à Can Monturós, l'atypique psychiatre perçoit les secrets pesants qui entourent le domaine viticole. En effet, son talent réside dans la capacité à dévoiler les mystères des individus. Mais pendant son séjour au domaine, un membre de la famille est assassiné, attirant les soupçons vers Eva. Elle prend alors l'initiative d'enquêter afin de prouver son innocence devant les regards inquisiteurs.

Jordi Lafebre - Je suis leur silence
Jordi Lafebre - Je suis leur silence

Jordi Lafebre, qui officie sur “Je suis leur silence” tant au scénario qu'au dessin, livre ici un album de (très) bonne facture. Plongeant dans le Barcelone de nos jours, il offre une narration entrelacée et des personnages hauts en couleur. Ce roman graphique est lumineux, notamment grâce au dessin et aux couleurs, et son rythme résolument contemporain offrant un humour omniprésent. Entre le polar catalan et la comédie, qu'elle soit de situation ou de mœurs, c'est un coup de cœur !

Jordi Lafebre est né en 1979 à Barcelone, où il étudie la bande dessinée et les Beaux-Arts. Sa rencontre avec Zidrou sera décisive : il co-signe avec lui “Lydie” en 2010 chez Dargaud, et “La Mondaine” en 2014, toujours chez Dargaud. Il lance une série familiale et solaire, “Les beaux étés” en 2015 en solo. Après 5 albums, il écrit et dessine “Malgré tout”, en 2020, un one-shot où l'on retrouve toute la poésie et la tendresse qui caractérisent l'auteur.