Lupano & Corboz - L'Assassin qu'elle mérite
On va s'intéresser à la série “L'assassin qu'elle mérite” de Wilfrid Lupano (scénario) et Yannick Corboz (dessin) paru chez Vents d'Ouest entre 2010 et 2016. J'avoue de Lupano je ne connaissais que “Les Vieux Fourneaux” (chez Dargaud avec Cauuet au dessin) et c'est un peu ce qui m'a fait sélectionner cette série. Le dessin de Corboz est particulièrement adapté, et rend hommage à la Belle Epoque, la bande dessinée prenant place entre Vienne et Paris lors de l'Exposition Universelle.
Suite à une soirée où il s'est encore provoqué en duel, Alec, un jeune homme fortuné et désabusé, entend laisser sa marque dans la société viennoise. Lassé par la monotonie de la vie bourgeoise et la superficialité de son cercle social, il entreprend de créer une œuvre d'art vivante : un assassin qui incarnerait sa propre violence et sa colère envers la société. Il fait donc le pari d'y réussir avec son ami Klément. Ils croisent alors le chemin de Victor, un jeune homme pauvre et innocent ayant fui son père violent. Victor suscite immédiatement l'intérêt d'Alec, qui lui propose de partager son existence de luxe et de débauche, tout en le manipulant à travers cette vie de rêve.
Victor va alors progressivement fuir sa propre condition, abandonnant ses amis et sa famille pour se complaire dans le luxe et la débauche. Mais lorsqu'Alec coupe les vivres, Vikor va s'enfoncer dans la violence. D'un braquage de restaurant qui tourne mal, afin de confronter Alec, il va entraîner ses nouvelles relations jusqu'au final sur fond de lutte anarchiste contre la nouvelle fée électricité lors des derniers jours de la dixième exposition universelle, organisée à Paris en 1889 du 15 mai au 6 novembre.
Les quatres tomes de la série ont été regroupés en une intégrale en deux volumes, chacun regroupant 2 albums :
- Art Nouveau et La fin de l'innocence pour le premier volume
- Les attractions coupables et Les Amants effroyables pour le second volume
“Alors mon but sera atteint. J'aurais contribué, dans la mesure de mes ressources, à créer un gredin, un ennemi de plus pour cette odieuse société qui nous rançonne.” J.K. Huysmans