Mikaël - Bootblack
Mais quelle excellente découverte que ce diptyque de Mikaël, paru chez Dargaud ! Le tome 1 date de juin 2019, le tome 2 de septembre 2020, et nous vous les conseillons vivement ! L'intégrale était sortie l'année précédente, en 2018, dans une édition ultra limitée à 170 exemplaires, c'est donc l'occasion de vous rattraper.
Alternant flash back et fast forward, entre le New York City de 1935 et l'Allemagne de 1945, Mikael raconte l'histoire d'un groupe de gamins immigrés. Sortir de sa condition et côtoyer les sommets, séduire la fille et l'emmener faire un tour de grande roue, n'est-ce pas au final un rêve inaccessible pour un simple cireur de chaussures ? Un “bootblack” comme on les appelle dans la Grosse Pomme ?
Dans le premier tome, nous faisons la connaissance de Al, et plus particulièrement de sa vie de bootblack dans la Grosse Pomme. Né de parents allemands à New York, il les perd dans un incendie à dix ans et devient bootblack, c'est-à-dire cireur de chaussures, avec son ami Shiny. Vivant dans la rue, ils rencontrent Buster, Diddle Joe, et Maggie, l'amour d'Al. Conscient que New York n'offre pas d'avenir aux miséreux, Al est déterminé à gagner plus d'argent, sans imaginer un instant que la guerre le confrontera à son passé.
Dans le second tome, Al a changé, né sous le nom d'Altenberg, il préfère qu'on l'appelle Al Chrysler. Pour oublier l'horreur de la guerre, Al se refugie dans ses souvenirs, à l'époque où il n'était qu'un gamin des rues de Manhattan. Avant de s'engager, il a passé dix années en prison. Aujourd'hui, il a 25 ans. La femme de sa vie, Maggie, n'est plus qu'un reflet dans sa mémoire. Tous ses copains sont morts. Tous, sauf un, Diddle Joe, qu'il revoit sur le front. Leurs retrouvailles seront brutales : Al découvre qu'il les a trahis...
“Bootblack” est ainsi dans une sorte de continuité du diptyque précédent de Mikaël, “Giant”, qui se situait à New York en 1932. Une histoire où se faire passer pour un homme que l'on est pas à un prix, celui de la vérité, qui finit tôt ou tard par vous rattraper. On ne peut que conseiller cette (ces) histoire(s) pour tout amoureux des polars américains.