Milhaud & Fabre - Explicite
On reprend les bonnes habitudes : premier samedi du mois donc lecture explicite (ceci est UN jeu de mot). Et aujourd'hui c'est la BD dessinée par Clément C. Fabre et scénarisée par Olivier Milhaud. “Explicite - Carnet de tournage” se base donc sur l’expérience d’Olivier lors du tournage de “Mangez-moi !”. Diffusé sur Canal+ en mars 2012, il comportait entre autres au casting Liz del Sierra, Phil Hollyday, Titof, Jasmine Arabia, Pauline Cooper et Mike Angelo.
L'histoire d'Explicite - Carnet de tournage ? Jean alias John B. Root appelle son pote Olivier pour… jouer dans un film porno. Bon c'est un rôle habillé, mais notre ami scénariste hésite un peu quand même avant de dire banco. Eh oui, que va en dire sa femme ? Ses parents, sa famille ? Et ses amis ? Finalement, il part dans le Gard pour jouer un inspecteur de police. Fort de cette expérience, Olivier va en sortir la base pour un reportage disons immersif, mais surtout rigolo comme tout. Après une répétition à Paris avec l'équipe du film (acteurs pornos, réalisateur, etc.), tout le monde se retrouve sur le lieu de tournage pour quelques jours. Olivier découvre les coulisses de l'industrie du cinéma pour adultes, qui ressemble à une colonie de vacances ludique avec de grands enfants, le tout dans une production bien organisée. Des conversations entendues révèlent les préoccupations des acteurs concernant le temps d'écran et la concurrence, comme celle d'un acteur déçu de n'avoir qu'une scène de fellation alors que son ami a une scène complète. Olivier se prépare pour sa scène d'inspecteur, avec en toile de fond les cris d'orgasme des acteurs qui tournent des scènes explicites entre les prises pour maximiser leur présence sur le plateau. Malgré les distractions, Olivier doit se concentrer sur son rôle, car il interroge les personnages pour faire avancer l'enquête.
Comme le note nos confrères de Planète BD,c’est “un album inattendu et, malgré le sujet, rafraîchissant !”. Le dessin de Clément Fabre n’est jamais explicite malgré le nom de l’opus. Rien de sexuel dessiné donc, des dialogues pouvant être hard - surtout au petit matin - mais Olivier pose en oeil doux, voir tendre sur cette colonie lubrique pour grands enfants. Un bon album de 124 pages, qui se lit d’une traite. Bien que les dialogues puissent donc être parfois directs, ils ne s'attardent jamais sur le côté pornographique du film, qui se déroule en marge des scènes innocentes et chastes de la BD. L'objectif est plutôt ici de présenter les acteurs et actrices professionnels, leurs préoccupations, leurs egos et les relations qui les lient, plutôt que de se concentrer sur leurs performances. Un album à lire absolument, par curiosité et pour le petit côté “recherche sociale”, mais qui ne sera pas à classer côté “bandes dessinées érotiques” !