A ceux qui viennent

Après s'être fait bannir des librairies et plateaux pour un malencontreux dérapage au cours d'une interview, Alain Daguillon doit se défaire d'une fausse réputation de climatosceptique et retrouver une crédibilité littéraire s'il veut encore rester sur la scène culturelle. Son éditeur a une idée de génie : écrire sur l'effondrement de la biodiversité, car “la fin du monde, il n'y a que ça qui vend ” ! L'auteur se retrouve ainsi projeté en résidence dans la vallée des Merveilles, zone protégée dans le Parc du Mercantour, pour décrire une nature moribonde. Seulement voilà, cette nature, quand on n'a pas les codes, c'est à mourir d'ennui et bien peu inspirant.  A force de tourner en rond autour de sa page blanche, et à errer entre les rochers, il attire la curiosité des habitants.e.s de ce bout du monde. Chacun.e lui dévoile une part, toute personnelle, de cette vie rude, tantôt conflictuelle, tantôt solidaire. En dépit de son anthropocentrisme pessimiste, il s'intéresse peu à peu aux récits qu'on lui dresse de ce monde sauvage. Finalement, la nature est une affaire de culture, d'histoires que l'on brode autour du non-sens de la vie.  Malgré lui, il devient le colporteur des anecdotes et légendes des individus qui se frottent tous les jours au vivant, et qui défendent un monde qu'on imagine obsolète. Sa plume revêt alors une nouvelle fonction, celle de transmettre ces expériences déposées.