Estebe et la harpie

Certes, il n'est pas commun de prendre pour personnage principal une harpie. Mais que voulez-vous, il s'agit d'un livre de Mayeul Vigouroux. Ici on magie, on fantastique, on monstruosité ; les pages explosent, les drames enchantent et les émotions foudroient. L'auteur de La Manticore (Quintal, 2021) n'aime rien tant que de transporter son lecteur en terres mythologiques. C'est seulement là, en ces mondes qui n'existent que dans l'esprit, que Mayeul Vigouroux se sent capable d'écrire le seul mot qui vaille : liberté. Il n'est d'ailleurs question que de ça dans les livres du Tourangeau. Vous entrez ici dans un livre de Mayeul Vigouroux. On y magie, on y fantastique, on y monstruosité. C'est seulement là, en ces mondes qui n'existent que dans l'esprit, qu'il se sent capable d'écrire le seul mot qui vaille : liberté. Alors nous y voilà, au cœur de la forêt, à suivre la quête d'émancipation d'une harpie sans maître. On passera de l'ordinaire à l'extraordinaire sans y prendre garde, les deux s'entrelaçant dans un récit qui ne cesse de faire le va-et-vient entre l'intime et le grandiose. Tout au long du livre, le trait de Mayeul Vigouroux se fait fougueux. Les doubles-pages d'Estèbe explosent sous les coups portés par l'intensité graphique du Tourangeau. Le monumental s'y éprend du routinier, le spectaculaire épouse l'émotionnel. Vous vouliez un vacarme de tous les diables pour vous défouler un bon coup ? On l'entend d'ici. Vous préférez qu'on vous susurre le grand chant des sentiments ? Tendez l'oreille et vous reconnaîtrez sa subtile mélodie. Dans ce livre il y a tout, profitez-en.