L'Écureuil du Vel'd'Hiv

C'est la fin de la trilogie consacrée par Christian Lax au vélo. L'Aigle sans orteils : le tour de France dans les années 1910. Pain d'alouette : Paris-Roubaix dans les années 1920. L'Écureuil du Vel'd'hiv : le vélo sur piste, au vélodrome d'hiver de Paris, durant la Seconde Guerre. Lax convoque ses thèmes de prédilection - la volonté de s'élever que souvent exige le handicap ; la vie quotidienne des gens ordinaires qui se forgent un destin peu commun -, pour composer un récit empreint d'une irrépressible et pudique émotion En 1940 à Paris. Sam et Eddie sont deux frères. Sam, l'aîné, est un pistard, un coureur cycliste sur piste, l'un des meilleurs de sa génération, particulièrement apprécié du public populaire du vélodrome d'hiver à Paris, le fameux Vel' d'Hiv'. Eddie, le cadet, souffre d'une hémiplégie inférieure du bras gauche et de la jambe gauche. Entre Sam et Eddie, c'est un amour fraternel, quasi fusionnel. Adulé par sa mère, Eddie est rejeté par son père, le docteur Ancelin. Serge Ancelin, persuadé en ses temps d'occupation qu'il vaut mieux Hitler que le Front populaire, soigne le jour ses patients, souvent gratuitement, et passe ses nuits à se perdre dans le jeu avec des officiers allemands. Le 15 juillet 1942, Sam, qui a trouvé portes closes, ne sait rien du drame qui se déroule à l'intérieur du Vél d'Hiv' : C'est plus de 13 000 Juifs, raflés par la police française, qui sont enfermés dans des conditions sanitaires inhumaines. Ce que Sam ignore aussi, c'est que sa mère, accourant au secours d'une amie, est jetée sans ménagement à l'intérieur du vélodrome...