Moïse, enfant sauvage

Sous un viaduc, à la périphérie d’une grande ville, un couple de gitans retrouve un petit enfant abandonné dans un carton d’emballage. Émus, ils décident de le recueillir et de le ramener à leur campement tout proche. Dans leur pitié et leur dévotion, ils décident de l’appeler Moïse, l’enfant envoyé par Dieu. Bientôt, Moïse développe un comportement étrange, violent, presque animal, qui sème le soupçon et la peur dans la communauté. Atterrés par son agressivité inouïe, les gitans décident de l’abandonner devant une école, où il est retrouvé par Bernard, enseignant à la retraite, qui le ramène chez lui et le baptise Maurice. C’est le commencement d’un long voyage qui emmènera Moïse/Maurice loin, très loin, jusqu’aux pires extrémités. Traversé d’un bout à l’autre par un pessimisme lucide, Moïse est une parabole sur l’exclusion et sur la société qui la produit. Dans Sueurs noires, paru en 2007 chez Six Pieds sous terre, Stéphane Soularue nous avait livré sa vision d’un monde en pleine déliquescence. Fidèle à ses thèmes de prédilection, il développe ici son premier récit long toujours servi par un trait acéré, le pinceau toujours trempé dans l’encre des mauvais rêves, ceux qu’on fait les yeux bien ouverts. Stéphane Soularue, né en 1975, habite et travaille à Paris comme illustrateur pour la presse. Il enseigne l’illustration et le cinéma d’animation à l’École Estienne.