Souvenir d'une journée parfaite

Ce livre de Dominique Goblet a été créé à l'occasion d'un projet Frigobox Echangeur Narratif,Récits de Villes. Ces séries d'atelier de bandes dessinées, dont la ville de Bruxelles était le thème, ont rassemblé une vingtaine de dessinateurs sur un an. Imprégnée de cette contrainte, la dessinatrice est parvenue à mettre en scène un monde intime qui évoque la disparition et la mort d'un père. Le motif central est la quête et la disparition totale d'une vie. En effet, les traces de l'existence et du décès du père ont disparu, du cimetière, comme s'il n'avait jamais vécu. La narratrice ne retrouve plus le nom de son père et sa quête inassouvie libère la fiction. Le récit s'ancre alors comme par défaut dans le nom d'un inconnu, Mathias Khan. Le dessin révèle aussi ce balancement, tantôt très stylisé, tantôt très observé, la facture du graphisme dévoile l'aller-retour entre le présent de la narratrice et le passé de la fiction. D'une certaine manière, cet album est un récit du nord, une visite au cimetière, une scène d'enterrement, on se croirait à la veille de la Toussaint, et il ne pas avoir d'autre cadre.