L'Egouttoir
L'Égouttoir est né en 1999 dans la tête du petit élève de sixième Maël Rannou. Différents numéros dessinés à un exemplaire sont réalisés avant que le fanzine évoluent en février 2004 vers une version papier A4 photocopiée à cent exemplaires réalisée avec son frère Glotz (qui signe alors GR) et quelques amis : L'Égouttoir faisait dorénavant partie de l'univers en expansion des fanzines de bande dessinée. Un second numéro en avril, un troisième en juin 2005. Mais comme ce fanzine restait trop lycéano-fanzineux, Maël Rannou décida de lancer en octobre 2004 le fanzine punk (ou plutôt pounk) Gorgonzola, s'étendant alors sur 20 pages.
En 2005 paraissent les Gorgonzola deux à cinq (un numéro spécial de 32 pages, contre 24 habituellement) et les premiers albums : l'un, photocopié, Le Directeur, en mars, et un autre, en septembre, puis collectif plus ambitieux imprimé à cinq cent exemplaires, L'Abécédaire, qui pèche cependant par un peu trop d'hétérogénéité. Enfin, est diffusé C'est par où Magog ?, un 44 pages plus classique. En 2006, tout en poursuivant la parution à un rythme régulier de Gorgonzola (numéros 6 à 9), L'Égouttoir publie en février, pour le festival de Laval (notre premier festival !), le collectif undergound Crash, puis en septembre L'Abominable bonhomme de neige de Tony. Avec la fin de l'année et l'arrivée du festival d'Angoulême, les projets se multiplient (dont la plupart sont avortés)...
En effet, en janvier 2007, outre les rééditions de Crash et du Directeur paraît le second numéro de la nouvelle formule de Gorgonzola. Le fanzine atteint alors au moins 40 pages, pour deux euros et se dote à partir du numéro 11 (mars 2007), d'une couverture plus solide. Pour Angoulême est également édité le premier petit livre « de luxe » : 32 autoportraits du Docteur C., une collaboration entre Jzef et le Docteur C. L'Égouttoir décide de se consacrer uniquement à des projets solides et à la qualité, pour dépasser la prolixité un peu trop amateure des débuts. La participation aux festivals de Laval et de Saint-Malo (ainsi qu'à une foire locale durant l'été) permet de diffuser plus largement les publications.
Cependant, à partir de la rentrée 2007, Maël Rannou quittant le monde merveilleux et plein de temps libre du lycée pour celui tout aussi merveilleux mais légèrement plus contrairement des classes préparatoires (dans lequel Glotz entamait alors sa quatrième année...), les publications se font plus rares (un seul Gorgonzola au second semestre). Cependant, la qualité n'est pas oubliée : avec le numéro 13 (décembre 2007) est distribué gracieusement Oxymore, un supplément réflexif. La seconde formule de L'Égouttoir devrait voir le jour début 2008, pour un numéro consacré à la bande dessinée potentielle annoncé en octobre 2005 et plusieurs fois repoussé.
En 2008, outre le nouveau report de cette sortie, L'Égouttoir devient plus ambitieux. Le quartorzième numéro de Gorgonzola, édité pour le Quai des Bulles, est entièrement imprimé et fait plus de 120 pages. Pour Angoulême 2009, le deuxième de l'association, Oxymore prend son indépendance et montre une nouvelle facette de L'Égouttoir. Le festival d'Amiens est cette année-là une intéressante découverte. Le quinzième Gorgonzola, de nouveau édité pour le Quai des Bulles, est mieux imprimé que le précédent, tandis que nous publions un petit livre reprenant deux nouvelles de Benoît Preteseille. Le troisième Oxymore, sorti en catastrophe pour un Angoulême 2010 qui ne restera pas dans les mémoire au plan financier (moins de recettes qu'au Quai des Bulles, et deux fois moins qu'à Angoulême 2009), évolue également vers le luxe, et consacre une grande partie de son contenu aux frères Fleischer.
En 2011, avec le seizième numéro de Gorgonzola consacré à la bande dessinée argentine, L'Égouttoir s'institutionnalise : les planches argentines sont exposées du 6 au 9 janvier à la maison de l'Amérique latine de Lyon. Elle le sont de nouveau en juin lors du festival de la ville, où l'Égouttoir reçoit son premier prix du fanzine — le début de la gloire. Le numéro est épuisé en un peu plus d'un an. Le mois suivant, un nouvel album de Tony est publié, et le dix-septième Gorgonzola à l'occasion du Quai des Bulles (L'Égouttoir n'était pas présent à Angoulême cette année-là).
En 2012, l'Égouttoir se fait discret, et c'est en janvier 2013 que sort officiellement le dix-huit numéro de Gorgonzola, qui dépasse les 170 pages et comporte un dossier consacré à la revue des années 1980 Viper. Le bon accueil de ce dossier nous conduit à systématiser la présence d'études dans le fanzine. Le dix-neuvième numéro, sorti pour le festival de Saint-Malo 2013, s'intéresse ainsi à un auteur culte de Pif-Gadget, Jean-Claude Poirier, tandis que le vingtième numéro, sorti pour Angoulême 2015, donne la parole à trois fanzineux oubliés mais primordiaux des décennies passées. Entre temps, L'Égouttoir avait ressorti Porno Crade, collectif de porno pas du tout chic originellement sorti en 2010 mais depuis longtemps épuisé.
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