Interview Janevsky

On avait flashé sur le crowdfunding de Lilith et on a pas résisté à passer son auteur sous le feu de nos questions…

Salut Janevsky, on t’as choisi pour cette session de questions-réponses. Tu es comme le A de Anon, et certains humains ne te connaissent pas ces mécréants et cloportes indignes. Les boomers disent “SLT ASV” mais toi, pourrais tu te présenter ?

Salutations du bout du monde ! C’est comme ça qu’on dit en Finistère (ou alors dans ma tête).
J’aime planter des arbres, ramasser des cailloux, randonner et parfois dessiner. J’aime pas les SUV, les banquiers et encore moins les notaires. Pas de mystère, je dessine depuis que je suis tout petit, d’abord des cow-boys puis des elfes et des monstres gigantesques. Ensuite je suis passé aux robots et aux vaisseaux puis je me suis mis à recopier des photos érotiques. Et boom ça donne Sixella 15 ans plus tard.

Hannibal disait “j’aime qu’un plan se déroule comme prévu”. Ou peut-être était-ce le Joker. En tout cas, on finit peut-être par “travailler” dans un tout autre domaine que prévu initialement.. Et tiens donc toi, tu voulais faire quoi en étant minot ? La bande dessinée est-elle ton unique univers d’expression ?

Je sais que je veux faire de la bd depuis que je suis au lycée. Je passais le plus clair de mon temps à dessiner plutôt qu’à faire des calculs savants sans queue ni tête ou suivre des cours qui n’avaient de sens que pour les initiés de l’éducation nationale…
J’ai réussi à convaincre mes parents de me laisser faire une école d’illustration et bande-dessinée. En chemin j’ai découvert le cinéma et pendant un temps j’ai voulu devenir réalisateur.
Finalement je me suis retrouvé à bosser dans le cinéma mais en tant que graphiste et dessinateur de décors. Travailler pour des séries et des films me permet de gagner ma croûte et me laisse un peu de temps entre deux tournages pour faire de la bd ou des illustrations. C’est frustrant de ne pas pouvoir dessiner plus mais au moins je travaille dans un milieu qui me plaît.

On grandit, on grandit et - si on a pas le syndrome de Peter Pan - on mûrit, grâce à des principes et des gens. De quoi parle “Lilith” ? Quelle(s) histoire(s) avais tu envie de raconter ?

À travers cette histoire je souhaitais développer les personnages de Sixella et Iris, leur donner plus de consistance, un passé, une personnalité… afin de les connaître mieux et de s’y attacher. Je voulais aussi explorer d’autres morceaux de cet univers. Ça a donné cette ville terrienne très étrange, organique, mouvante.
Par ailleurs, comme les critiques de Sixella portaient essentiellement sur le scénario, j’ai pensé Lilith comme une préquelle qui allait éclaircir un grand nombre de points hermétiques.
J’ai aussi cherché à rectifier des aspects du tome 1 qui me déplaisaient et qui étaient liés aux conditionnements qui m’ont construit.

Exit la ref à Terminator et à la De Lorean. Parlons de ce projet en particulier : d’où, pourquoi et comment ce Ulule ? Elle est terminée avec succès en décembre dernier avec près de 300 contributions, comment as tu vécu ce temps ? Quels sont les projets à venir en rapport avec “Lilith” ? Et pourquoi la Musardine ?

C’est mon éditeur qui m’a proposé de faire un Ulule autour de Lilith. Ça permettait d’obtenir un objet de meilleur qualité, d’enrichir l’univers de Sixella et de me rapporter quelques sous (ce qui n’ était pas négligeable vu que la bd ne permet pas de vivre).
C’était très stressant car j’avais des délais à tenir et de gros projets de séries qui tombaient en même temps.
Pour le moment rien de prévu en lien avec Lilith ou la bd. J’ai plusieurs idées mais je vais prendre mon temps avant de me relancer dans un projet perso.
Peu après avoir commencé les illustrations érotiques j’ai été contacté par Anne Hautecoeur. Elle m’a proposé de faire un projet pour La Musardine. C’était l’occasion de mélanger mes deux passions dans une première bd de SF érotique.

Janvesky - Lilith

Parmi tout ce que tu as fait, si tu devais ne retenir qu’une seule et unique chose, ce serait laquelle et pourquoi ?

La bd que je n’ai pas encore faite. Ça sera ma meilleure grâce à Midjourney et ChatGPT

Parlons peu, parlons bien, parlons bouffe. J’ai pas d’idée pour ce weekend alors je me demandais quel serait ton choix de plat, végé ou non ? Tu peux nous la partager ?

Un bon SOYLENT GREEN, comme ça je sais qu’on fait quelque chose d’intelligent avec nos cadavres

Au top à la vachette tu pars sur une île déserte avec un seul blu-ray, cd et/ou livre. Tu prendrais quoi et pourquoi ?

Blade Runner, pour sa musique, ses textures, ses couleurs, ses ambiances
The Division Bell de Pink Floyd, ça m’apaise et je ne m’en lasse pas
Les Robots d’Asimov, car c’est optimiste, surprenant, bluffant et puis il y a de quoi lire pendant des mois

Merci d’avoir répondu à ces questions. Un message, ou un mot de la fin peut-être ?

Que l’IA soit avec nous !