Baku 2

Deuxième volume de la trilogie de Grégoire Carlé, une des plus jeunes recrues de L'Association (présent aussi dans le Lapin 37), Baku 2 poursuit l'histoire de l'enfant Ichô et de son étrange famille, isolés sur une île perdue du Japon médiéval. Ici, on ramasse des lucioles pour s'éclairer, on peut même accessoirement les manger, des esprits taquins viennent la nuit vous mettre le doigt dans un verre d'eau, et des créatures plus impressionnantes encore viennent absorber vos cauchemars. Les pensées d'Ichô, elles, sont toutes entières tournées vers le visage féminin entraperçu sur un lointain bateau, dans le tome 1 de cette histoire. Grégoire Carlé, issu de l'Ensad de Strasbourg et de l'équipe du fanzine Ecarquillettes, se révèle de plus en plus à l'aise tant dans son dessin que dans sa narration, et s'impose comme une figure marquante de cette nouvelle génération à l'oeuvre à l'Association, procurant à la collection Mimolette un nouveau rendez- vous dont la régularité réveille de vieux plaisirs de lecture. Comme dans le cas du Journal de la Jungle de Mathsap, l'apparent clacissisme de Baku masque un feuilleton à entrées multiples et aux faux-semblants jubilatoires, où le fantastique est toujours prêt à surgir. En définitive, le Japon du XIXe Siècle sert surtout ici de prétexte au développement de l'univers intérieur tout particulier de Carlé.